#CAMEROUN, #Hemley #Boum : « Notre survie dépend de notre capacité à accueillir l’amour »
L’écrivaine camerounaise multiprimée publie « Le Rêve du pêcheur », son cinquième roman. Une puissante épopée, où il est question des tourments de l’exil, de la quête d’identité et de la solitude. Entretien.
C’est un village de pêcheurs hors du temps. Minuscule, il se dresse sur la pointe sud-est du Cameroun, à l’embouchure du fleuve Ntem, qui se jette dans l’océan Atlantique. Très peu connu, Campo charrie pourtant des vestiges du passé : des tombes de soldats allemands – un contingent y stationna jadis ; une excavation au bord de la mer, sépulture présumée d’un roi douala fait prisonnier par les Allemands, mort en exil, et dont les sujets auraient nuitamment dérobé la dépouille. Ladite tombe ne se serait jamais refermée.
Trois générations entre Campo, Douala et Paris
Le Bataillon d’intervention rapide (BIR) a pris ses quartiers dans cette zone frontalière sensible avec la Guinée équatoriale et le Gabon, et nul ne peut y circuler sans montrer patte blanche. La journée, Campo a des allures de cité fantôme : les pêcheurs sont en mer, les enfants à l’école, les femmes aux champs. Les pirogues reviennent au coucher du soleil, et l’on est alors saisi par la beauté du tableau